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La vue, élément vital pour circuler sur la route

La vue permet de percevoir le monde extérieur et de s’y mouvoir. Quel que soit son mode de déplacement, il s’agit d’un organe vital qu’il faut chouchouter.

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LA VUE ÉVOLUE AVEC L’ÂGE

Avant 9 ans, les enfants ont des difficultés à percevoir les dangers de la circulation routière, leur champ de vision est plus restreint (environ 70° contre 180° pour un adulte).

De 10 à 20 ans, la vue s’est stabilisée et on a pu corriger les éventuelles anomalies mais un examen est nécessaire chez un ophtalmologiste au moment de passer le permis de conduire. Pour conserver de bonnes capacités visuelles, des gestes simples sont importants : porter des lunettes de soleil, faire des pauses régulières devant l’écran d’ordinateurs ou les jeux vidéo, garder ses lunettes en permanence lorsqu’on doit en porter.

De 20 à 60 ans, certains éléments de la vie demandent une attention particulière : la pratique de sports, l’usage d’écrans, la grossesse… sans oublier de guetter le moindre signe de fatigue au volant. Un bilan complet de la vue est recommandé au passage de la quarantaine. L’âge de la presbytie est en effet le moment opportun pour vérifier qu’aucune pathologie liéevieillissement ne commence à se développer.

Au-delà de 60 ans, certaines activités de la vie quotidienne présentent des difficultés ignorées jusqu’alors. Des visites régulières chez l’ophtalmologiste sont indispensables (au moins tous les 2 ans). Trois pathologies sont plus particulièrement liées à l’âge : la cataracte qui concerne environ 38 % des plus de 65 ans, le glaucome qui touche 1,5 million de personnes en France, dont 500 000 ignorent en être atteintes, et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) qui se développe à partir de 50 ans et peut évoluer vers une perte totale de la vision centrale. Pour cette dernière maladie, la prévention est essentielle : on estime à seulement 25 % le nombre de personnes qui consultent assez tôt pour bénéficier d’un traitement.

CES PRODUITS QUI ALTÈRENT LA VISION

L’alcool

Lorsqu’on a consommé de l’alcool, les yeux s’avèrent plus sensibles à l’éblouissement car les muscles qui contrôlent l’ouverture et la fermeture de la pupille en fonction de la luminosité fonctionnent au ralenti. Le temps de récupération après éblouissement augmente et on reste aveuglé plus longtemps. Un effet qui est aggravé par la fatigue et l’inconfort ressenti au niveau des yeux, c’est le phénomène des yeux rouges, dû aux vaisseaux sanguins qui se sont dilatés à cause de l’alcool, entraînant picotements et démangeaisons. Par ailleurs, la consommation d’alcool entraîne un rétrécissement du champ visuel : les zones périphériques ne sont plus perçues correctement et la vision se restreint au centre. Les muscles oculomoteurs, qui contrôlent le mouvement de l’œil dans son orbite, sont aussi moins performants et le regard moins mobile, à tendance à se fixer. De même, l’évaluation des distances est perturbée.

Impliquée dans l’évaluation des longueurs, de la largeur et de la profondeur, la vision binoculaire est transformée, le conducteur peut alors freiner trop tôt ou trop tardivement, ou bien s’engager dans un passage trop étroit pour son véhicule. À un fort taux d’alcool, la vision peut aussi se dédoubler et devenir trouble. Le système nerveux fonctionne de fait au ralenti et la rétine n’envoie plus assez d’informations pour permettre au cerveau de percevoir une image nette.

Les drogues

Elles perturbent les sens et la capacité du cerveau à traiter les informations. Elles rendent le conducteur inapte à la conduite quel que soit le produit absorbé. La consommation de cannabis fréquemment associée à celle de l’alcool, chez les jeunes notamment, représente un réel danger pour les usagers de la route puisque les effets des deux substances se conjuguent et s’amplifient mutuellement. En dehors des autres effets, toutes les drogues entraînent des troubles de la vision : perte de définitions et hallucinations (LSD, champignons psilocybes, mescaline) diminution de l’acuité visuelle, taches scintillantes, éblouissement (poppers, colle et autres produits à inhaler ou solvants),vision nocturne fortement altérée (héroïne), vision floue, hallucinations (kétamine).

Les médicaments

La prise de certains médicaments peut aussi conduire à un dysfonctionnement des yeux. Les effets secondaires les plus fréquents sont la sécheresse oculaire, une plus grande sensibilité à la lumière, l’apparition d’éblouissements, une vision floue, une perception spatiale modifiée ou des difficultés d’ajustement lors du passage de l’obscurité à la lumière. Voici un aperçu des médicaments pouvant influencer sur la vision : les antibiotiques, les anti-inflammatoires, les antiarythmiques, les analgésiques, les anxiolytiques, les médicaments pour l’hypertension, les traitements antiallergiques, la pilule contraceptive… En cas de problème, une visite chez le médecin s’impose et un traitement alternatif pourra vous être prescrit.

ET MÊME AVEC UNE BONNE VUE, IL FAUT RESTER VIGILANT…

Plus de 90 % des décisions et des gestes nécessaires à la conduite dépendent des yeux. Mais même en bénéficiant d’une bonne vue le système visuel peut être pris en défaut. Il travaille en effet dans une certaine logique et à partir de notions acquises. Il a appris que les arbres de chaque côté de la route sont immobiles, bien que les plus proches semblent se déplacer très vite, tandis que ceux de l’horizon paraissent immobiles. De la même façon, une très petite voiture peut paraître plus éloignée du conducteur qu’elle ne l’est en réalité. Il arrive fréquemment que lors d’un accident, un conducteur déclare : “pourtant je n’ai rien vu venir”, il est possible qu’il ait été victime de sa “tache aveugle”. Cela correspond à un endroit dans l’œil où la rétine est reliée au nerf optique et aux vaisseaux sanguins. Cette petite zone ne capte donc pas les images. C’est le cerveau qui complète naturellement le petit manque avec l’image qu’il voit autour. Quand les deux yeux regardent dans la même direction, il n’y a aucun problème, car les deux taches aveugles ne se superposent pas.Du coup, ce que ne voit pas un œil, l’autre le voit.

En revanche, quand un œil seulement regarde, il peut, dans un paysage, manquer un détail d’importance. Nombre de deux-roues sont ainsi percutés chaque année par des automobilistes qui n’avaient pas pris la précaution de tourner la tête et de vérifier avec les deux yeux. On rappellera que plus on va vite, plus le champ de vision se restreint : si un piéton a un champ de vision de 180°, à partir de 5 km/h, celui d’un automobiliste commence à se restreindre et à 130 km/h il ne sera plus que de 30°.

Que nous réserve l’avenir ? La voiture autonome et connectée répondra-t-elle à notre besoin de mobilité en toutes circonstances ? Arrivera-t-elle par sa technologie à remplacer un de nos sens qui aujourd’hui nous est indispensable pour conduire ?

© Robert – Fotolia

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