Inscription ouverte à tous, partout en France

Sur la route, soyons courtois !

Du 18 au 26 mars 2017, aura lieu la 18e édition de la semaine internationale de la courtoisie. Et si vous appliquiez ce concept ?

5 min

Le comportement des usagers de la route, quels qu’ils soient (automobilistes, conducteurs de poids-lourds, motards, cyclistes ou piétons…), dans les rapports qu’ils entretiennent lorsqu’ils se rencontrent sur la route, est essentiel pour la sécurité routière et, au-delà, le bien vivre ensemble.

QU’EST-CE QUE LA COURTOISIE AU VOLANT ?

La courtoisie au volant va beaucoup plus loin que le simple respect du Code de la route dont les manquements sont sanctionnés. Elle va également plus loin que la politesse qui est un protocole, un rituel admis. On pourrait dire que la politesse est dans les mots alors que la courtoisie est dans les gestes. C’est avant tout le respect d’autrui : en n’imposant pas systématiquement ses “droits” (notamment la priorité) au mépris du danger, en étant patient lorsqu’un automobiliste effectue une manœuvre (un créneau par exemple), en permettant à un automobiliste de s’insérer dans le flot de la circulation lorsqu’il sort d’un parking ou d’une voie non prioritaire, en communiquant aimablement avec les autres usagers, en étant indulgent avec ceux qui commettent des erreurs.

SOMMES-NOUS COURTOIS ?

La fondation d’entreprise Vinci Autoroutes pour une conduite responsable et l’institut d’études Ipsos publient régulièrement les résultats du Baromètre européen de la conduite responsable.

Ainsi, en 2016 en France, les automobilistes ne sont que 25 % à se juger courtois et estiment que seulement 4 % des autres conducteurs le sont vis-à-vis d’eux. Ils sont 85 % à avoir peur du comportement agressif d’un autre conducteur mais il arrive à 65 % d’injurier les autres, à 53 % de klaxonner de façon intempestive ceux qui les énervent et même à 14 % de descendre de leur véhicule pour s’expliquer.

Ce phénomène tend même à s’aggraver (+ 2 % par rapport à 2015). Pourquoi cette attitude bienveillante n’est-elle pas plus développée ?

LES DIFFICULTÉS

En fait, la courtoisie, comme la politesse, est le fait d’accepter de donner du temps à autrui. Or, comme dans notre société nous sommes tous pressés, notre but est d’aller au plus vite, au plus simple, au plus rentable (je klaxonne pour que l’autre effectue sa manœuvre plus rapidement, je ne permets pas à l’autre de s’insérer dans la file puisqu’il va prendre ma place…).

L’acte “gratuit”, compensé seulement par un remerciement ou le plaisir qu’on peut éprouver soi-même d’être courtois, devient illusoire. Par ailleurs, d’autres facteurs sont à prendre en compte, notamment celui de la distance ressentie. Ainsi, si l’on voit le visage d’un autre usager de la route, on se montrera plus tolérant. D’un autre côté, notre comportement sera différent si nous conduisons un véhicule aux vitres teintées, donc plus anonyme, ou un véhicule logoté aux couleurs d’une entreprise, donc plus identifiable.

DOCTEUR JEKYLL OU MISTER HYDE ?

Lorsque nous prenons le volant, nous nous retrouvons dans une situation inhabituelle.

Nous sommes à la fois dans l’espace privé de notre voiture et dans l’espace public qu’est la route. Quand nous sommes gênés par un autre usager une confusion s’opère entre les deux espaces et nous vivons la confrontation avec l’autre comme une intrusion dans notre intimité.

Ce sentiment déclenchera alors une agressivité naturelle comme si nous avions à défendre notre territoire. En circulation, si nous sommes obligés de lâcher l’accélérateur et de freiner ou d’effectuer une manœuvre que nous n’avions pas prévue, nous pouvons nous sentir contrarié. Il nous appartient alors de laisser l’émotion s’éteindre au lieu de l’alimenter avec des pensées indignées et rancunières. En 1950 déjà, les studios Walt Disney produisait un dessin animé “Dingo automaboule” (disponible sur www.youtube.com) qui décrit un gentil piéton se transformant en un personnage détestable dès qu’il prend le volant.

DE L’IMPORTANCE DE COMMUNIQUER

Que l’on conduise un véhicule motorisé ou une bicyclette, signaler ses intentions n’est pas une option, c’est une obligation. On peut aller plus loin en communiquant par geste pour s’assurer qu’on vous laisse le passage, pour remercier quelqu’un qui nous a facilités la vie, pour s’excuser quand on fait une erreur. On réduit ainsi les conflits. Il existe quelques pratiques entre usagers qu’on ne connaît pas toujours : lorsqu’un automobiliste s’est serré à droite pour laisser passer un motard, celui-ci lève sa jambe droite en signe de remerciements. Sur une autoroute ou une 2×2 voies, lorsque la circulation est dense, si un automobiliste permet à un poids lourds de déboîter pour dépasser, celui-ci le remerciera en actionnant ses clignotants droite/gauche. Lorsqu’un camion en double un autre, ce n’est pas facile pour le conducteur de voir dans ses rétroviseurs s’il peut se rabattre, donc le camion qu’il vient de doubler lui indique par un appel de phares qu’il peut le faire. Cette technique est également utilisée par les caravaniers. Le remerciement est ensuite le traditionnel clignotant droite/gauche.

LA COURTOISIE NOTÉE LORS DE L’EXAMEN DU PERMIS DE CONDUIRE

Une réforme du permis de conduire a eu lieu récemment portant notamment sur une évaluation plus globale du comportement au volant. Le candidat est noté sur 30 points et 20 sont nécessaires pour l’obtenir. La courtoisie vaut aujourd’hui 1 point s’agissant d’un facteur de sécurité sur la route. Au volant, toute attitude impolie, discourtoise ou agressive qui induit irritation ou colère, est facteur de risque. Ainsi, le candidat doit faire preuve d’une attitude préventive envers les autres usagers démontrant globalement sa capacité à faciliter la fluidité de la circulation et à contrôler ses réactions face à la pression exercée par les autres usagers, favorisant ainsi une conduite apaisée. Le candidat se voit attribuer un point s’il a :

  • démontré une attitude préventive à l’égard des usagers les plus vulnérables (piétons, deux roues, enfants, personnes âgées…),
  • démontré sa capacité à interagir avec les autres usagers dans le but de résoudre favorablement des situations particulières.

Attention, la courtoisie au volant est appréciable seulement dans les situations où la sécurité n’est pas compromise, cela doit être un geste naturel qui intervient à point nommé, inutile donc de s’arrêter à un passage piéton pour laisser passer quelqu’un alors que le “feu piéton” est au rouge.

DANS LE FUTUR

Dès 2020, des véhicules de plus en plus autonomes vont faire leur apparition. Bientôt un véhicule sera à même de conduire sans intervention humaine grâce à ses capteurs et à la transmission rapide des données. Il pourra certainement communiquer poliment avec son conducteur, mais qu’en sera-t-il de la courtoisie envers les autres usagers ?

©BestPhotoStudio- Fotolia

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Nos dossiers

Découvrez tous nos dossiers sur la mobilité d’aujourd’hui et de demain