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​Sur la route, gare aux médicaments !

​La Sécurité Routière, la Direction générale de la santé et l’Ordre national des pharmaciens se mobilisent pour sensibiliser les conducteurs sur les risques liés à la prise de médicaments sur les routes.

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Chaque année, en France, 3,4% des accidents mortels sont liés à une prise de médicament. Dans la moitié des cas, il s’agit d’anxiolytiques ou de somnifères.

Inchangée depuis 2008, la nouvelle classification de ces médicaments ayant un impact sur la conduite a mené la Direction générale de la santé à élever 16 médicaments, des benzodiazépines (anxiolytiques ou somnifères), au niveau 3, soit celui interdisant de conduire. Par ailleurs, 33 autres médicaments ont aujourd’hui un pictogramme de niveau 1, 2 ou 3, alors qu’ils n’en avaient pas jusque là.

La Sécurité routière a dès lors sollicité l’Ordre national des pharmaciens, « pour mener une large campagne d’information et de sensibilisation auprès du grand public », précise Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière. Car ces professionnels de santé ont un rôle clé à jouer. « Ce sont eux qui dispensent les médicaments, or les pharmaciens ne sont pas de simples commerçants, et ils ne peuvent envisager d’apprendre que quelqu’un à qui ils ont vendu une boîte s’est endormi derrière son volant !, appuie François Chast, président du Cespharm, Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française.

Des effets encore le lendemain toute la journée…

« La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit » annonce la campagne de la Sécurité routière. Sur notre table de nuit ? « En effet, tous les benzodiazépines – Xanax, tranxen, valium etc. – ont encore des effets le lendemain matin et même toute la journée ! En particulier chez les patients dits ” naïfs “, qui n’ont jamais pris ces médicaments et sont donc extrêmement sensibles. » Le président du Cespharm alerte par ailleurs sur les effets qu’un ou deux verres d’alcool le lendemain de la prise de ces somnifères ou anxiolytiques pourraient avoir.

Diminution des réflexes, vigilance troublée… Les conducteurs sous l’emprise de ces médicaments deviennent un danger pour les autres et pour eux-mêmes.

Les psychotropes ne sont pas les seuls médicaments à avoir des effets sur notre conduite. François Chast rappelle ainsi que tous les médicaments neurosensoriels ont des impacts sur notre perception. En cette saison d’allergies aux pollens, attention aussi aux antihistaminiques, tous sédatifs, avec un niveau 2 de vigilance, le pictogramme orange.

Pas d’infraction, mais une responsabilité pénale en cas d’accident…

S’il est impossible d’un point de vue juridique de créer une infraction de conduite en cas de prise de médicaments, « car cela serait impossible à vérifier », Emmanuel Barbe rappelle qu’en cas d’accident, « la responsabilité pénale du conducteur sera engagée en cas de prise de médicaments de niveau 3, comme cela a déjà été le cas. »

Pour l’heure, l’Agence du médicament n’a reclassifié que les benzodiazépines, et les médicaments contre le rhume. L’ensemble des médicaments sera réétudié dans les mois et années à venir. « Mais il ne devrait pas y avoir de modifications aussi spectaculaires car là ils se sont attaqués à la classe médicale la plus à risque. » Prescrite à 11 millions de Français…

Pour aller plus loin

www.securite-routiere.gouv.fr

www.ordre.pharmacien.fr

© Juefraphoto – Fotolia

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