LES CYCLISTES PAYENT UN LOURD TRIBUT À LA ROUTE
Encouragé par le Ministère de l’écologie qui permet aux salariés qui se rendent au travail en vélo de percevoir une indemnité kilométrique de 25 centimes par km, par les municipalités qui mettent en place le système des Vélib’ ou qui participent financièrement à l’acquisition d’un vélo neuf comme à Colmar (120 €, 200 € pour un vélo électrique), ce mode de déplacement n’est, toutefois, pas sans danger. En effet, depuis 2010, le nombre de cyclistes tués sur la route demeure autour de 150 personnes (4 % de la mortalité routière) et plus de 4 000 blessés. Le risque pour un cycliste d’être tué par heure passée dans la circulation est 3 fois plus élevé que pour un automobiliste. Il est aussi 16 fois plus élevé d’y être gravement blessé. Les blessures les plus graves concernent les traumatismes de la tête. Ce sont les générations les plus âgées qui sont le plus touchées : ainsi la classe d’âge 65- 74 ans (9 % de la population) représente 19 % de la mortalité cycliste (part dans la mortalité générale : 8 %) et la classe d’âge 75 ans et plus (également 9 % de la population) représente 16 % de la mortalité cycliste (part dans la mortalité générale : 14 %).
LES CIRCONSTANCES
En 2015, 83 % des accidents impliquant un cycliste ont eu lieu en agglomération (du fait de la moindre vitesse des véhicules cela représente 44 % de leur mortalité). Le nombre de cyclistes tués pour 100 blessés hospitalisés est de l’ordre de 6 en ville et de 17 hors agglomération. La part des cyclistes tués de nuit est de 21 %, elle est identique en agglomération et sur les routes hors agglomération. En ce qui concerne les accidents de cyclistes seuls, d’après la base de données des accidents corporels de la circulation, ils ne représenteraient que 7 %. Cette proportion est fortement sous-estimée. Ainsi, d’après le Registre du Rhône (rapport UMRESTTE) qui s’intéresse aux personnes admises à l’hôpital, elle atteint en réalité 70 %. Un cycliste accidenté sur quatre (23 % en 2015) a été heurté par un poids lourd, un autobus ou un véhicule utilitaire. Seules 2 collisions mortelles ont impliqué un cycliste et un piéton : un cycliste a été tué dans la première et un piéton dans la seconde.
LE PARTAGE DE LA ROUTE EST COMPLIQUÉ
Il n’est pas facile de faire cohabiter sur une même route, piétons, cyclistes, motocyclistes, automobilistes, conducteurs de poids-lourds d’autobus ou de tram… Or, les amateurs de vélo sont de plus en plus nombreux. Près de 25 millions de Français (soit environ 40 % de la population) l’utilisent régulièrement et sont souvent mal perçus par les autres usagers de la route. L’assureur MMA a mené une enquête :
- 95 % des cyclistes se sentent en danger sur la route,
- 77 % d’entre eux confessent prendre autant, voire plus, de risques en vélo que lorsqu’ils utilisent un véhicule motorisé,
- 31 % affirment être moins respectueux des règles de conduite,
- 88 % disent avoir déjà commis une infraction, tel que :
– circuler sur un trottoir (71 %) ;
– ne pas respecter un sens interdit (49 %) ;
– tourner sans l’avoir signalé (47 %) ;
– franchir un stop sans s’arrêter (44 %) ;
– passer au feu rouge (42 %).
C’est à la fois un sentiment d’impunité (44 % ont l’impression de ne pas risquer d’amende) et d’être moins dangereux qu’en auto, moto ou scooter (56 %) qui explique ce non-respect des règles. Ces écarts sur la route contribuent aux accidents plus ou moins graves dont sont victimes les cyclistes, d’autant plus que près de la moitié d’entre eux (46 %) reconnaissent en avoir déjà eu un. Cependant, même s’ils adoptent parfois un comportement dangereux, les cyclistes se sentent vulnérables. Ils craignent la proximité des autres usagers de la route (66 %), la circulation sur les grands axes (47 %), l’ouverture brutale d’une portière (44 %), l’angle mort (38 %) et la traversée d’un carrefour (33 %).
LE COMPORTEMENT INDIVIDUEL
Tout conducteur d’un véhicule doit adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation et donc éviter les comportements à risques. Ainsi il doit se tenir constamment en état et position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent, y compris en tant que cycliste. Ce qui signifie que lâcher le guidon, transporter un passager (sans dispositif adapté), tenir un vélo à la main tout en roulant sur un autre, téléphoner, porter un dispositif à l’oreille susceptible d’émettre du son, faire du wheeling (rouler sur la seule roue arrière) constituent des infractions. Quel que soit le moyen de locomotion, le Code de la route s’applique à tous les usagers. Si une infraction commise à vélo n’entraîne pas de retrait de points, le montant de l’amende à régler sera identique. Rouler à vélo en état d’ivresse (même si elle n’est pas manifeste) est puni par la loi à partir de 0,5 gramme par litre de sang. En cas de poursuite pour mise en danger de la vie d’autrui, le permis de conduire pourra être suspendu ou annulé par l’autorité judiciaire.
LA NÉCESSITÉ D’AVOIR UN VÉLO EN BON ÉTAT ET D’ÊTRE BIEN ÉQUIPÉ
Le fait d’utiliser un vélo qui n’est pas équipé d’un système d’éclairage (un feu blanc à l’avant et rouge à l’arrière), de catadioptres, d’avertisseur sonore, de système de freinage, non seulement est dangereux, mais constitue une infraction (catégorie 1ère classe – 11 €), comme de ne pas porter de gilet réfléchissant hors agglomération de nuit, mais aussi de jour quand la visibilité est insuffisante (amende 35 €).
Depuis le 22 mars 2017, le port d’un casque certifié est obligatoire pour tous les enfants de moins de 12 ans (passagers ou conducteurs). Dans le domaine de l’équipement, des nouveautés apparaissent.
Par exemple, un avertisseur sonore (klaxon vélo Hornit) qui s’active d’un coup de pouce grâce à un bouton poussoir installé sur le guidon et qui fonctionne sur deux modes (121 et 140 décibels) à adapter selon les besoins de chacun (que ce soit pour une circulation en ville ou à la montagne par exemple). C’est un moyen simple et efficace pour le cycliste de se faire remarquer en quelques secondes à peine des piétons et autres usagers de la route. En matière d’éclairage, il existe un feu vélo design Comet X-Pro qui assure une lumière puissante de 120 lumens, permet de voir jusqu’à 15 m devant soi et garantit, grâce à son design, une lumière latérale. La marque anglaise Proviz développe aussi une veste de cycliste Reflect 360 qui a sur toute sa surface un revêtement composé de petites perles de verre fortement réfléchissantes qui permettent à la veste de s’illuminer immédiatement face à une source de lumière. Il est intéressant de s’informer régulièrement des nouveautés proposées par les équipementiers.
SE METTRE À LA PLACE DE L’AUTRE
Lors de certaines manifestations de sécurité routière, des poids lourds sont mis en place afin de permettre au grand public de prendre place au volant et de constater qu’à 2 m de hauteur on ne voit ni le piéton, ni le cycliste qui se tient juste devant. Malgré les rétroviseurs et parfois même une caméra, il reste des angles morts, d’où l’importance de toujours s’assurer d’avoir bien été aperçu par le conducteur. Compte-tenu du développement de ce mode de déplacement, certains vont même jusqu’à proposer : “2 heures de vélo obligatoires dans la formation au permis de conduire ! ”
Pour aller plus loin :
- Guide pratique pour circuler à vélo
- Indemnités kilométriques vélo : salariés à vos mollets !
- Pour tester vos connaissances en signalisation ou marquage au sol dédiés aux vélos.
- Boutique de l’Automobile Club Association : équipez-vous !
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