LE BROUILLARD, PHÉNOMÈNE MÉTÉOROLOGIQUE

Les accidents qui ont des causes purement météorologiques sont rarissimes : le facteur humain apparaît dans plus de 90 % des accidents de la route corporels. Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, rappelons que le brouillard, comme la pluie ou la neige d’ailleurs, réduit la visibilité sur la route. Même si les accidents liés au brouillard ne représentent que 2 % des accidents mortels, ils ont des conséquences deux fois plus graves et sont, très souvent, la cause de carambolages. Pour que le brouillard se forme, le taux d’humidité de l’air doit être suffisamment élevé pour permettre la condensation de la vapeur d’eau par un refroidissement ou par un apport supplémentaire en humidité. Il est difficile de prévoir la localisation et l’intensité du brouillard avec précision car il s’agit d’un phénomène de petite échelle ; une faible variation de l’un ou de l’autre des paramètres météorologiques peut être suffisante pour déclencher ou empêcher sa formation.

LA BONNE UTILISATION DES FEUX

Le brouillard est constitué de milliards de petites gouttes d’eau qui ont la capacité de réfléchir la lumière dans toutes les directions. Si on utilise les pleins phares, comme ceux-ci sont conçus pour éclairer loin et qu’ils émettent un faisceau de lumière haut et puissant, leur lumière va se réfléchir sur les gouttelettes et former un véritable mur qui va éblouir le conducteur et ceux qui viennent en face. Lorsqu’il y a du brouillard, il faut donc utiliser les feux de croisement qui éclairent plus bas et, si possible, les feux de brouillard qui éclairent encore plus bas, soit la partie de la route la plus proche du véhicule. De cette façon, le conducteur n’est pas ébloui par ses propres phares. Les feux de brouillard arrière sont conçus pour être aperçus de loin par les autres usagers de la route, à ne pas utiliser à d’autres occasions (surtout par temps de pluie) car ils occasionnent alors une très grande gêne.Les risques principaux liés au brouillard sont des effets d’optique :

• l’extinction, c’est-à-dire la disparition visuelle de l’obstacle ;
• l’effet de halo, qui entoure notamment les sources lumineuses ;
• l’effet de voile, qui atténue la netteté de l’obstacle en le rendant flou ;
• la modification de l’appréciation des distances et la perturbation des repères.

LA RÈGLEMENTATION

Souvent utilisés à mauvais escient, les feux de brouillard restent un organe de visibilité mal connu des conducteurs. Ils sont au nombre de 2 à l’avant, de couleur blanche ou jaune. Ils permettent d’améliorer la visibilité lorsque cette dernière est fortement dégradée. À l’arrière, il peut y en avoir 1 ou 2 de couleur rouge pour signaler la présence du véhicule sur la chaussée. Il est obligatoire sur tout véhicule neuf depuis 1990. L’intensité lumineuse d’un feu arrière de brouillard est environ 3 fois plus importante que celle d’un feu stop. L’utilisation des feux de brouillard (ou antibrouillard) est régie par l’article R 416-7 du Code de la route :

• En cas de brouillard, de chute de neige ou de forte pluie, les feux avant de brouillard peuvent remplacer ou compléter les feux de croisement. Ils peuvent aussi être un complément pour les feux de route en dehors des agglomérations, sur les routes étroites et sinueuses, hormis les cas où, pour ne pas éblouir les autres usagers, les feux de croisement doivent remplacer les feux de route.
• Le ou les feux arrière de brouillard ne peuvent être utilisés qu’en cas de brouillard ou de chute de neige.
• Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe (amende forfaitaire de 135 €, sans retrait de points).

Donc, lorsque les conditions de visibilité sont bonnes, l’utilisation des feux de brouillard est interdite, à l’avant comme à l’arrière. Lorsque les conditions de visibilité se dégradent, le conducteur peut allumer les feux de brouillard à l’avant et à l’arrière, mais ce n’est en aucun cas une obligation. En revanche, il est interdit d’allumer les feux de brouillard à l’arrière en cas de forte pluie.

LE SUR-ACCIDENT

Le carambolage est l’accident type lié au brouillard. L’accident du 20 décembre doit nous rappeler à une extrême prudence en cas de collision en chaîne. En effet, des personnes ont été heurtées en essayant de traverser les voies de circulation. Il convient donc d’être encore plus vigilant pour se mettre à l’abri, sécuriser les lieux de l’accident, porter assistance. En cas de carambolage, la responsabilité de chaque conducteur doit être déterminée.

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