Quand les températures baissent, les bonnes pratiques avec un véhicule électrique

Vous prévoyez de partir aux sports d’hiver ? Une vague de froid est annoncée et vous êtes équipé d’un véhicule électrique ? Un mot d’ordre : l’anticipation pour éviter toute déconvenue. « Même sans être utilisée, une batterie perd un kilomètre d’autonomie par heure quand les températures sont négatives, prévient Raynald Thevenet, directeur général d’AutoJM,…

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Vous prévoyez de partir aux sports d’hiver ? Une vague de froid est annoncée et vous êtes équipé d’un véhicule électrique ? Un mot d’ordre : l’anticipation pour éviter toute déconvenue. « Même sans être utilisée, une batterie perd un kilomètre d’autonomie par heure quand les températures sont négatives, prévient Raynald Thevenet, directeur général d’AutoJM, premier mandataire automobile multimarques, créé à Belfort en 1975. En utilisation, même en adoptant les bonnes pratiques, la batterie perd déjà 15 % de son autonomie. C’est jusqu’à 50 % si l’on n’en tient pas compte. Il faut donc toujours s’assurer d’avoir minimum 20 % de sa batterie chargée, même pour aller faire une petite course. »

Alors, quelles sont ces bonnes pratiques ?

Préchauffer la batterie

« Une batterie a besoin d’être maintenue à température constante pour éviter d’utiliser l’accumulation lorsqu’il fait trop froid, ou trop chaud, rappelle Christophe Lefort, directeur général deFreshmile, opérateur de recharge pour véhicules électriques. La première des choses, c’est de faire fonctionner le préchauffage avant d’utiliser le véhicule de manière à rouler dans des conditions optimales et éviter ainsi trop de perte d’énergie au démarrage. »

La mise à l’abri

Lorsque cela est possible, mettre son véhicule à l’abri, dans un garage ou un parking. « Si vous laissez votre véhicule immobilisé pendant une semaine, par exemple en allant à la montagne, n’hésitez pas à vous équiper d’une bâche de protection, recommande Christophe Lefort. Bâcher son véhicule et le garder brancher pour conserver la température ambiante permet de réaliser quelques économies en hiver. »

Utiliser la sauvegarde d’énergie

« À la différence des voitures thermiques, le chauffage des véhicules électriques ne provient pas du moteur. Il vaut mieux privilégier les sièges et volants chauffants dont elles sont quasiment toutes équipées », conseille Raynald Thevenet.

Anticiper le temps de recharge

Il est en effet plus long par temps froid. « Si en général votre temps de recharge est de 25 minutes pour 80 % de la batterie, il se rallonge à 35-40 minutes. Il faut donc planifier ce temps supplémentaire sur son trajet », précise Raynald Thevenet

Adopter une conduite douce

« C’est également valable avec les véhicules thermiques : par temps froid, il faut utiliser les fonctionnalités d’écoconduite qui vont limiter la vitesse ou la puissance disponible et permettre ainsi d’économiser de l’énergie », souligne Christophe Lefort. « Les véhicules électriques élaborés proposent également un mode de conduite par temps froid », ajoute pour sa part Raynald Thevenet. Mieux vaut également éviter l’autoroute en hiver car on y consomme davantage d’énergie… Si on part aux sports d’hiver, on anticipe cette consommation !

Prévoir une charge suffisante

Existe-t-il un risque réel de gel de la batterie ? « Les véhicules sont équipés d’une batterie électrolyse : si la batterie est pleine, la probabilité de gel est quasi nulle, rapporte Christophe Lefort. À l’inverse, si la batterie est déchargée, l’eau dans la batterie entraînera un risque de gel. »

Pour être passé d’un véhicule thermique à une voiture électrique, Christophe Lefort confie que les efforts à faire ne sont pas si insurmontables qu’il n’y paraît. « J’ai adapté mon mode de conduite. Pas en zone urbaine, où nous sommes de fait limité en vitesse. Mais quand je pars d’Alsace pour la Bretagne par exemple, j’anticipe mon départ. Ma voiture a 400 kilomètres d’autonomie, je prends le temps de m’arrêter aux bons endroits. Durant mon temps de recharge, j’en profite pour prendre un café pendant dix-quinze minutes. À travers notre application Freshmile, nous avons développé une nouvelle fonctionnalité permettant de renseigner le niveau de charge de départ, celui que l’on souhaite à l’arrivée, et l’application optimise notre trajet en nous recommandant où et quand s’arrêter. Finalement, je ne perds que quinze minutes sur mon temps de trajet par rapport à celui effectué avec mon véhicule thermique. » L’application strasbourgeoise couvre 450 000 bornes de recharges, avec un taux de disponibilité de 86 %. 330 000 automobilistes l’utilisent à ce jour, soit 100 000 de plus qu’en 2022.

Si aujourd’hui la flotte de véhicules électriques en France n’est estimée qu’à 1,5 million, la croissance attendue est assez vertigineuse avec 13 millions de véhicules estimés en 2030, et 3 millions de bornes disponibles (400 000 en accès public, N.D.L.R.).Une tendance que confirme Raynald Thevenet : « Aujourd’hui le 100 % électrique ne représente que 5% de nos ventes, mais ce qui bloque avant tout, c’est le prix. Or les constructeurs comme Dacia, Kia, Volkswagen, ou Renault, annoncent des prix en baisse de 2 500 € à 7 000 €. Nous nous attendons à une forte hausse des commandes en 2024 et 2025, les tarifs devenant plus abordables. »

Dernière recommandation du professionnel à ceux qui préparent leurs vacances à la montagne : en modifiant l’aérodynamisme de son véhicule, avec un coffre de toit par exemple, on augmente sa consommation d’énergie. Un autre facteur à prendre en compte avant de dévaler les pistes !

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