HISTOIRE : UNE PETITE LÉGENDE

Avant de faire état de cette nouvelle Golf, petit retour en arrière. Nous sommes à la fin des années 60. Volkswagen fait un carton planétaire avec la Coccinelle depuis presque 20 ans, mais le constructeur entend tout de même lancer une voiture compacte plus moderne (la conception de la Coccinelle date des années 30). L’idée est de proposer une compacte assez passe-partout, anguleuse et dotée d’un hayon. Le design est confié à un certain Giorgietto Giugiaro (Italdesign) et donne un résultat très efficace. La Golf est présentée en 1974 et fait rapidement un carton. Elle est déclinée en version GTi (celle qui va donner naissance à toute une génération de sportives compactes) mais aussi en cabriolet. En 1984, lorsque la Golf 2 est présentée, la première Golf s’est déjà écoulée à plusd’1,7 million d’exemplaires.

LA VOITURE QUE TOUT LE MONDE VEUT

Les générations suivantes vont voir cette tendance s’accélérer. La Golf 2 va se distinguer par sa version G60 dont le bloc 1,8 l est dopé par un compresseur pour atteindre jusqu’à 210 ch, le tout sur une transmission à 4 roues motrices. Un vrai collector de nos jours. La Golf 3 arrive en 1991 et permet aux plus sportifs d’apprécier la déclinaison VR6. Sous son capot, un moteur V6 2,8 litres. Ce bloc, on le retrouvera dans la Golf 4 dont le style et la présentation intérieure sont un succès retentissant. Cette génération est déclinée en une multitude de versions plus ou moins sportives avec notamment la démocratisation de la transmission intégrale 4-Motion sur de nombreuses motorisations essence ou diesel. La version R32 en est l’aboutissement avec, outre cette transmission, une boîte DSG et un V6 de près de 250 ch. La Golf 5, faute d’un style extérieur suffisamment avenant, ne marquera pas les esprits et pourtant !

Sa nouvelle plate-forme est, de loin, plus efficace que la Golf 4. De quoi rendre la version GTi très performante et plus en accord avec l’esprit des premières générations de Golf GTi. Surtout que son moteur 2 litres essence dispose désormais d’un turbo portant la puissance à 200 ch. Juste en dessous, on note l’excellente version GT dotée d’un moteur turbo essence de 170 ch. Volkswagen Golf 8

ÉTOILE FILANTE

La Golf 6 reprend les mêmes recettes techniques que la version 5 en affinant un peu sa ligne. C’est sans doute pour cela que sa durée de vie fut assez courte (4 ans tout au plus). Toujours est-il que cette génération devient plus routière que jamais et se révèle aussi efficace que confortable.

LA GROSSE MONTÉE EN GAMME

En 2012, la Golf 7 met fin à l’utilisation de la carrosserie 3 portes (du moins en France). C’est pourtant une Golf 3 portes qui fut présentée à Francfort en 1974, car après la crise de 2008/2009, chez les constructeurs automobiles, on ne prend plus aucun risque : on suit les tendances plutôt que d’en proposer de nouvelles. Mais la Golf 7 est sans doute la meilleure Golf de tous les temps aussi bien pour sa tenue de route que son confort global. Elle innove également sur sa Phase 2 avec le Virtual Cockpit et une commande gestuelle qui… amuse surtout les enfants il est vrai. Mais à l’arrivée, ce sont tout de même plus de 35 millions de Golf vendues en 35 ans. Peu de voitures aujourd’hui peuvent revendiquer un tel succès sauf, peut-être, une certaine Coccinelle ou… une certaine Toyota Corrola !

QU’EST-CE QUI CHANGE AU JUSTE ?

La Golf 7 a bien marché (plus d’½ million de voitures par an rien qu’en Europe !) alors pourquoi aller tout chambouler ? Du coup la “8” reprend les mêmes codes mais avec une ligne plus allongée, qui semble plus basse sur la route. C’est la face avant qui évolue le plus avec des feux étirés vers l’arrière et une calandre plus fine (là, par contre, c’est nouveau !). À l’arrivée, dès le premier coup d’œil, on sait que l’on regarde une Volkswagen Golf. Donc le tour est joué…

INTÉRIEUR : PETITE RÉVOLUTION

C’est l’habitacle qui marque le plus les progrès réalisés sur l’ergonomie. Pourtant, dès que l’on monte à bord, on a pour autant l’impression d’être dans une 308, une Mégane ou une Corolla. C’est bizarre mais rien qu’en fermant les yeux, la magie opère : on est bien dans une Volkswagen. En rouvrant les yeux, on découvre un tout nouvel univers. En utilisant des buses d’aération inaugurées sur la Passat, le constructeur est parvenu à regrouper l’écran central du combiné d’instrument (également une dalle LCD). La planche de bord est plus épurée et le levier de vitesse fait penser au “rasoir électrique” de la nouvelle Porsche 911. De manière globale, on se retrouve au top de la connectivité mais aussi de la conduite avec de nouveaux modes comme le “Travel Assist” permettant une conduite semi-autonome.

Autre élément important, la fonction Car 2X équipe toutes les Golf 8. À l’aide de la 5G qu’Orange nous promet en 2023 dans les voitures, ce système permettra aux véhicules de communiquer rapidement entre eux afin d’éviter des accidents. Enfin, côté volume habitable, alors que la voiture s’allonge de 3 centimètres sur l’encombrement extérieur, on ne peut pas dire que cette Golf devient une petite limousine pour autant. Cela dit, du volume elle en a besoin pour loger des… batteries.

MOTEUR : PLACE À L’HYBRIDATION

On le sait, la Golf 7 GTE (un look de GTi mais avec un moteur hybride électrique/turbo essence de 204 ch) a fait un tel carton qu’elle a été sortie du catalogue Volkswagen durant plus d’un an. Pour cette 8e génération de Golf, Volkswagen n’a pas hésité à relancer cette version mais sera disponible en deux variantes : 204 ch et 245 ch. Pour le reste, les moteurs TDi devraient se faire plus discrets dans la gamme (deux blocs diesel de 110 et 150 ch) pour laisser la place à des moteurs nommés eTSi dotés de batteries 48 volts offrant une hybridation légère (puissance 110, 130 et 150 ch). Enfin, contrairement aux constructeurs français (Peugeot en tête) qui sont forcés de suivre une pénalisation fiscale sans précédent sur le malus écologique et qui ne proposeront probablement plus de 308 ou de Mégane sportives à l’avenir, Volkswagen présentera une Golf 8 GTi et une version R également. Au programme, toujours le 2,0 litres TSi boosté à 235 ch pour la GTi, 335 ch pour la Golf R, voir le 290 ch pour la Golf GTi Cup beaucoup plus tard.

Pour le moment, personne n’a pu prendre le volant de cette nouvelle Golf, mais de toute évidence, il n’y a vraiment aucune raison pour qu’elle soit moins précise, offre un moins bon toucher de route, soit moins confortable que la Golf 7. Après, l’hybridation implique l’ajout de batteries qui augmentent le poids de la voiture. De quoi avoir une incidence sur le comportement et le confort justement. Donc rendez-vous dans quelques mois pour son lancement…