Avec son “Paquet mobilité”, la Commission européenne souhaite instaurer une communication entre véhicules (“vehicle-to-vehicle” ou V2V) et entre les véhicules et l’infrastructure routière (V2X). Ses objectifs : améliorer ainsi la sécurité routière et réduire les émissions de CO2, l’un de ses importants défis auxquels sont confrontés les constructeurs. Grâce aux nouvelles technologies, et à l’arrivée de la 5G notamment, le conducteur pourra être informé en temps réel d’un danger immédiat – ralentissement, accident et autres problèmes que l’on peut rencontrer sur la route. Ce qui devrait, de fait, permettre d’éviter les freinages d’urgence et offrir davantage d’anticipation aux conducteurs.
La connectivité doit également permettre aux secours d’intervenir plus rapidement.
Face à l’urbanisation croissante, les collectivités y voient aussi un moyen de lutter contre les émissions de CO2 : grâce à la connectivité, elles pourront connaître le trafic en temps réel, les conditions météo, un éventuel accident.
En croisant ces données, l’objectif est de réduire la pollution, d’améliorer le trafic et la sécurité routière. Connectées, les voitures pourront, d’elles-mêmes, éviter de former des embouteillages.
UNE VOITURE CAPABLE DE COMMANDER UNE PIZZA !
Lors du dernier CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas en 2019, les équipementiers et constructeurs ont dévoilé leurs innovations pour rendre nos véhicules toujours plus intelligents. Fiat-Chrysler et Bosch y ont montré des voitures capables de commander des pizzas ou de réserver un vol. Ford a annoncé être prêt pour 2022 pour les communications entre véhicules ou avec les infrastructures. Pour le confort et la sécurité, place à des voitures capables d’adapter le siège, le confort thermique ou la musique selon le conducteur. Certaines seront même capables d’identifier votre humeur et votre état de forme ! Apple planche aussi sur la reconnaissance faciale du véhicule, sans oublier des constructeurs qui travaillent sur des pare-brise à réalité augmentée ou des systèmes pour voir au-delà de sa vision immédiate (après un virage, par exemple).
Reste que toutes ces innovations soulèvent la question du traitement des données personnelles. La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) travaille sur le dossier pour déterminer à qui appartiennent les données.
La FIA (Fédération internationale de l’automobile) a déjà alerté sur ce partage de données à travers sa campagne My Car My Data (Ma voiture, mes données, ndlr – Voir encadré ci-contre). Un cadre juridique semble être en effet plus qu’indispensable, tout comme une réflexion sur les assurances pour déterminer les responsabilités.
NAVETTES AUTONOMES EN TEST EN FRANCE
Connectées et autonomes, les véhicules pourraient aussi être une solution de mobilité pour les personnes âgées, les personnes handicapées ou dans les zones enclavées, comme l’a souligné récemment la ministre des transports Elisabeth Borne au micro de France Info. “C’est important que les Français s’habituent à voir ces navettes et ces véhicules autonomes sur nos routes. Il y a forcément un petit peu d’inquiétude au départ. C’est aussi en menant ces expérimentations, et en permettant aux Français de se familiariser avec ces véhicules, que l’on va permettre leur développement ”. Seize expérimentations de véhicules autonomes viennent en effet de démarrer à Rouen, Vichy, Nantes, ou encore Nice. Objectif : mettre en circulation ces navettes autonomes dès 2020, “en levant les obstacles à leur déploiement et en leur donnant un cadre juridique précis et sûr ”. Inscrite dans la loi d’orientation des mobilités, cette mesure de déployer les véhicules autonomes vise à améliorer les transports sur le territoire français. Mais nécessite forcément quelques essais pour que les Français s’habituent à ce nouveau partage de la route. L’idée ? Mettre en place des circuits pour ces navettes autonomes qu’elles réaliseraient en boucle permettant ainsi à ceux qui ne sont pas véhiculés d’aller chez le médecin ou de chercher leur pain.
À ceci près que des constructeurs semblent faire machine arrière sur le véhicule totalement autonome, à l’instar du Groupe PSA qui a annoncé lors du salon de Genève renoncer à se lancer dans la construction de véhicules autonomes de niveau 4, à savoir sans intervention du conducteur qui pourrait lire, faire des mots croisés ou même dormir durant son trajet. “Compte tenu du coût additionnel de la technologie, le coût de la voiture devient tel que celui qui peut se la payer n’est de toutes les façons pas derrière le volant, mais plutôt sur la banquette arrière”, a déclaré son PDG Carlos Tavares dans les colonnes des Echos.
Le groupe préfère se concentrer sur le développement de l’électrique et du niveau d’autonomie 3 qui permettra tout de même au véhicule d’être autonome sur autoroute, dans les embouteillages, de changer de voie, de se garer, mais sous supervision du conducteur. À surveiller de près toutefois, Google qui fait circuler chaque jour 600 voitures sans chauffeur, équipées de son logiciel Waymo, avec l’objectif clair de le revendre aux constructeurs.
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