Plus de 55 000 unités vendues en un peu plus de 2 ans. Ne cherchez pas, le Levante est le modèle le plus vendu de toute l’histoire de la marque Maserati. À lui seul, ce SUV représente plus de 35 % des ventes de la marque aujourd’hui. Il faut dire qu’en dehors de la sublime Gran Turismo, la berline Quattroporte commence sérieusement à dater et seule la plus petite Ghibli parvient à rester dans l’air du temps, mais, sur un marché plus difficile, celui des berlines routières. Celui des SUV n’a, quant à lui, jamais aussi bien marché et particulièrement sur le haut de gamme.
ÉLÉGANT AVANT TOUT
Maserati a donc décidé de développer la gamme du Levante par le haut avec deux versions plus sportives encore GTS et Trofeo. C’est de ce dernier dont il est question dans cet essai “presque” exclusif. De l’extérieur, on retrouve ce SUV qui, malgré ses 5 mètres de longueur, ne semble pas trop en imposer sur la route. Il faut dire que sa hauteur reste limitée à 1,70 mètre. C’est surtout à son coup de crayon très élancé que l’on doit cette finesse de ligne et son équilibre sur la route. Si on le regarde dans le détail, on constatera très vite que cette version Trofeo est plus radicale avec ses sorties d’air implantées sur le capot, ses entrées d’air avant agrandies, mais aussi ses nombreuses petites touches de carbone aussi bien sur les bas de caisse que les longerons. Un look plus radical que les autres Levante qui se concrétise avec d’immenses jantes de 22 pouces.
PLUS LUXUEUX QUE SPORTIF
L’habitacle du Levante reprend naturellement les codes de Maserati avec des cuirs omniprésents et des matériaux assez nobles dans l’ensemble.
Le conducteur retrouve tout de même une ambiance sportive, notamment grâce à des sièges semi-baquet en cuir pleine fleur et leur petite touche exclusive avec le logo Trofeo brodé au niveau des appuie-tête. Plus critiquable en revanche, le GPS parfois évasif et le système d’info-divertissement à mettre au goût du jour. Il demeure que le système audio Bowers&Wilkins, qui équipe depuis peu les Maserati, est un vrai bonheur pour les mélomanes. Bonheur que l’on retrouve à l’arrière avec un espace confortable et également luxueux. Et pour finir, pour le côté familial de la bête, le coffre avec ses 580 litres de contenance qui fait largement le travail.
CONFORTABLE ET EFFICACE
Car le bloc implanté sous le capot joue davantage la carte de la sportivité. Il s’agit d’un V8 3.8 litres dopé par deux turbos qui, juste histoire de mettre tout le monde d’accord sur ses prétentions, est assemblé chez le voisin de Maranello, Ferrari. Nous nous sommes donc lancés sur les routes au départ de Modène, le siège de Maserati (même si le Levante est assemblé à Turin). Pour rappel, nous avons sous notre capot une puissance de 580 ch pour un couple de 729 Nm, le tout supporté par une transmission à 4 roues motrices et une boîte automatique à 8 rapports. Le mode normal offre un très bon compromis. La suspension pneumatique filtre assez bien les routes plus que dégradées de la région du nord de Bologne. À vrai dire, il démontre même une parfaite aptitude à rouler dans les rues de la première ville de France, et pas seulement pour sa vignette Crit’Air 1… À allure normale, notre Levante Trofeo est donc confortable à toutes les places, même en décidant d’aller plus fort sur la pédale de droite juste après avoir mis le mode “Corsa”. Il ne s’agit pas là de la nouvelle Opel qui est présentée en ce moment au salon de Francfort, mais bien du mode Corsa chez Maserati, qui est un peu comme le mode Track chez Ferrari ou McLaren. On essaie alors de se concentrer sur ce qui se passe autour de soi. Ce qui détend tout de suite, c’est la sonorité du V8 qui – il faut l’admettre – est plus belle que ce que l’on trouve sur une Ferrari 488 (même Pista !). C’est, entre autres, pour cela que l’on choisit une Maserati : pour ce que les ingénieurs font à leurs moteurs même quand ils sont dopés par des turbos qui, normalement, gomment le plaisir sonore. Donc là, autant vous dire que les haut-parleurs B&W n’ont plus vraiment leur mot à dire. Le V8 vous envoie des vocalises impressionnantes et vous expédie l’engin à 100 km/h en 4,1 secondes. C’est juste à égalité avec le Porsche Cayenne Turbo (non équipé du Pack Sport Chrono qui le fait tomber à 3,9 secondes). Toujours est-il qu’égalité ou pas, envoyer un engin de 2,1 tonnes à 100 km/h est une prouesse et, au risque d’en froisser certains, c’est moins polluant en amont et en aval qu’une Tesla Model X (si, si, je vous assure !).
Nous avons d’ailleurs effectué le test sur la piste de l’aérodrome de Modène. La poussée vous colle très convenablement au siège et comme la piste est loin de faire 2 km, pas question d’aller chercher les 200 km/h (encore moins la vitesse max située à 299). Mais c’est finalement dans les enchaînements de virages que nous avons pu constater de l’efficacité de notre SUV.
À l’arrivée, il n’égale pas la sportivité du nouveau Porsche Cayenne en raison d’un point principal : les roues arrière directrices présentes sur son rival allemand qui offrent plus d’agilité à l’ensemble. Mais pour le reste, ce Levante Trofeo figure, sans conteste, sur le podium des SUV sportifs les plus efficaces du monde.
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