Il y a quelques semaines, nous avons été les premiers à pouvoir tester le Maserati Levante en France. Pour rappel, Maserati était jusqu’ici connu pour son palmarès en sport automobile, ses coupés et ses cabriolets dont les V8 font encore tourner les têtes, mais aussi ses deux berlines Ghibli (la moyenne) et Quattroporte (la grande). À l’instar d’Alfa Romeo et Lamborghini, Maserati projette depuis longtemps de lancer son SUV haut de gamme, mais la crise de la fin des années 2000 a retardé son développement.
UN STYLE BIEN À LUI
Quand on regarde une Maserati, on n’en imagine pas vraiment une déclinaison en SUV. Pourtant, le constructeur a non seulement réalisé un véhicule cohérent esthétiquement, mais de surcroît, il est beau. Sans être trop haut (moins d’1,70 mètre), le Levante parvient à faire tourner les têtes. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il ne le fait pas pour son côté clinquant, mais pour son élégance naturelle. Un SUV qui parvient presque à faire passer des Range Rover et des Cayenne pour des “m’as-tu-vu”, cela ne s’était, justement, presque jamais vu !
À bord, une belle surprise est au rendez-vous. La présentation est assez proche de ce que l’on trouve sur les autres Maserati. L’ambiance y est sportive et luxueuse, à l’exception de certains plastiques (au niveau du pied-milieu), qui, même s’ils ne sautent pas aux yeux, n’ont rien à faire là. Le cuir rouge pleine fleur se marie parfaitement avec les placages en carbone, les commandes tombent parfaitement sous la main et le système d’info-divertissement couplé à un système audio Harman Kardon (900 W !) bénéficie d’une interface rapide et simple à la fois. En somme, tout se passe pour le mieux, sauf pour les places arrière où de grands adultes éviteront de croiser leurs jambes. Néanmoins, ils auront très vite chaud l’hiver sur notre modèle (sièges chauffants à toutes les places). En fait, sans en faire le tour, sachez que notre Levante embarque ici 21 000 € d’options. Un chiffre qui peut faire peur, mais en regardant ce dont Audi, Porsche, BMW et les autres sont capables dans ce domaine, rien d’anormal croyez-nous ! Le coffre affiche 580 litres, vu les 5 mètres de longueur de la bête, il aurait pu mieux faire.
DANS TOUS SES ÉTATS
L’intérêt de pouvoir emprunter ce type de véhicule en terrain connu durant 48 heures, c’est que l’on peut le soumettre à toutes les épreuves, celles sur lesquelles les futurs clients n’oseront pas nécessairement s’aventurer. Commençons par le circuit asphalte de Dreux. De quoi prendre la mesure des 430 ch délivrés par le bloc V6 3 litres bi-turbo essence. Mode Sport activé, la direction, la boîte automatique à 8 rapports, l’échappement, la suspension pneumatique et la gestion moteur permettent à notre Levante de changer assez radicalement sa personnalité. En augmentant le rythme dans les longues courbes, ce SUV de 2,1 tonnes à vide fait vite oublier son embonpoint avec une prise de roulis quasiment nulle. En virant à plat, il apporte même des sensations comparables à une vraie sportive. Seuls les freins, pourtant imposants mais non dotés de disques en céramique/carbone, démontreront une certaine faiblesse au fil des tours. En décidant de changer de revêtement pour un circuit de rallycross, le comportement de notre Levante devient beaucoup plus amusant. Le système de répartition entre les roues avant et arrière va privilégier l’essieu arrière afin de le rendre plus mobile. De quoi obtenir un comportement sain et facile à maîtriser. Autre fonction éventuelle du Levante : le bouton “offroad” qui agit aussi bien sur la hauteur de suspension que la gestion de l’ESP dès que le terrain devient plus accidenté. Nous avons parcouru toute une zone tout terrain où notre engin s’en est sorti à merveille. Bien entendu, nous n’étions pas équipés de pneumatiques dédiés au tout-terrain pur et dur, ce qui nous a tout de même limités à des pentes pas trop prononcées.
FACILE EN VILLE
Avec ses 5 mètres de longueur, on pourrait s’imaginer facilement qu’évoluer avec un tel engin tient du calvaire quotidien. Il n’en est rien grâce à une direction très efficace et un rayon de braquage favorisant les manoeuvres. Évidemment, la consommation dans ces conditions dépasse allègrement les 12 litres, rien de vraiment anormal pour un tel gabarit et surtout un tel moteur. Enfin, le tarif. Il est élevé. 90 500 € auxquels s’ajoutent nos options (21 000 €). Alors bien sûr, c’est très cher, mais là encore, si vous équipez un X5, un Cayenne ou le dernier Volvo XC90 T8 de la même manière, vous verrez que Maserati est resté, finalement, très raisonnable.
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