Beaucoup d’entre vous connaissent la marque Alpine et plus précisément la berlinette bleue qui fit son succès en sport automobile entre 1962 et 1977, aussi bien en rallye qu’en endurance. La berlinette, c’était avant tout une voiture très compacte, très légère aussi (un peu plus de 600 kg). En 2012, Renault a annoncé la renaissance de la marque Alpine, mais aussi son retour en championnat du monde d’endurance, en 2015 le concept et en 2016 l’ouverture des commandes pour l’A110 Première Édition (1 955 exemplaires vendus en 48 heures). C’est elle que nous avons pu essayer longuement sur les routes de Provence ainsi que sur la piste du circuit du Grand Sambuc.
LE STYLE ? D’ABORD LA CONDUITE…
On pourrait commencer par le style, mais pas cette fois. Démarrons par le point sur lequel cette Alpine A110 nous a vraiment impressionnés : la conduite. Une fois au volant, pas besoin de chercher bien longtemps la position de conduite, les sièges sont parfaitement dessinés pour faire le job. On appuie sur le bouton de démarrage de la console centrale pour laisser s’exprimer le bloc 4 cylindres 1,8 litre turbo implanté en position centrale arrière. Ce moteur n’annonce pas une puissance décoiffante : 252 ch. On est loin d’une Porsche Cayman alors qu’une Audi TT (à moteur avant et traction donc compliquée à comparer) peut également faire beaucoup mieux sur la puissance. On pourra toujours France, on ne cherche plus la puissance, ce qui est vrai aussi bien chez PSA que Renault. Et pour tout vous dire, c’est bien triste, voir surréaliste quand on entend concurrencer les constructeurs allemands sur le marché des berlines haut de gamme.
Les dés sont d’ailleurs jetés quant à l’avenir de l’Espace 5 et de la DS7 Crossback. Qu’on l’accepte ou pas, ces haut de gamme français sont déjà dépassés par le savoir-faire d’Outre Rhin.
Mais revenons à notre Alpine. Elle, contrairement à tout ce qui existe en série, repose sur un châssis et une carrosserie en aluminium. Résultat, un poids d’à peine plus d’1,1 tonne sur la balance.
C’est 300 kg de moins qu’une Cayman ou Cayman S. Et franchement, dès la prise en main, les premiers kilomètres parcourus, les premiers tournants, les premiers freinages, cette différence de poids est déterminante. Les 4,5 secondes pour atteindre 100 km/h en attestent, mais pas seulement. Ce qui surprend aussi, c’est l’agilité extrême qu’apporte cette petite A110.
Un train avant qui se place à la perfection, un essieu arrière progressif qui réagit progressivement sans vous déborder (à moins de faire n’importe quoi cela va de soi) et une suspension dont le tarage demeure suffisamment souple pour vous éviter le syndrome “glaçon/shaker”.
Concrètement, si on doit la comparer à sa concurrente directe l’Alfa Romeo 4C, ce n’est pas gagné.
Le constructeur italien a tellement bien fait les choses qu’il convient désormais de faire un vœu quand on en croise une dans la rue. Il reste donc Porsche et son Cayman. La réponse est : l’Alpine est mieux car plus communicative, plus confortable, plus fun, plus… efficace et 25 % moins chère. Et ce n’est pas que nous qui l’annonçons, c’est également la presse britannique, italienne (si si !) et aussi allemande.
Pour le reste du monde, nous avons croisé des Japonais, Australiens, Sud-Coréens, et ils étaient littéralement bluffés. Alors, oui, pendant des heures durant, nous avons malmené cette A110 sur de petites routes de Provence parfois étroites et fermées pour l’occasion. Et puis, nous l’avons emmenée sur une piste que la météo et la rosée matinale rendaient “un peu” glissante. Nous avons donc également pu voir que même dans des conditions vraiment extrêmes, l’équilibre de cette nouvelle A110 rendra fou de joie les plus sportifs.
ET L’INTÉRIEUR ?
Revenons à bord de notre coupé compact. 4,18 mètres de longueur ne laissent guère la place à plus de 2 personnes et les deux sièges ne sont ni inclinables, ni réglables en hauteur. Mais pour le reste, on est vite séduit par une présentation aussi originale que sportive, un peu moins par le bloc climatisation emprunté à une Clio (tout comme quelques autres éléments). Quand certains plastiques recouvrant la planche de bord laissent à désirer, le travail effectué sur les contre-portes se révèle, en revanche, tout simplement sublime.
Mais après tout, avec son look très compact sans aileron et doté de 4 phares ronds, cette Alpine, en plus de s’inspirer fortement de la berlinette, a également l’intérêt de coûter moins de 60 000 €.
Et pour une voiture 100 % aluminium offrant ce type de prestation, cela ne s’était vu ni chez Porsche, ni chez Audi.
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