Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas plus d’accidents de la route lorsque la route est blanche. En tout cas, on n’enregistre pas de pics d’accidents graves. Si l’on se souvient de la pagaille sur les routes d’Ile-de-France durant l’hiver 2018, elle s’explique davantage par le manque d’anticipation et d’équipement des automobilistes que par le manteau blanc recouvrant les routes franciliennes jusque dans la capitale. “Le plus dangereux, ce n’est pas la neige, mais la pluie”, confirme ainsi Didier Kalms, responsable chez Automobile Club Prévention du centre de Strasbourg à la Wantzenau. “En plein été, quand il pleut après des journées chaudes se crée le ‘verglas de l’été’, or les gens ont moins peur et adaptent moins leur conduite”. De fait, seuls 5 % des accidents se produisant en hiver ont lieu sur la neige. Pourquoi ? Parce qu’avec des conditions de circulation défavorables, les automobilistes augmentent instinctivement leur vigilance. Au lieu de sous-estimer les risques, principale cause des accidents, les conducteurs adaptent leur conduite, réduisent leur vitesse, respectent les distances de sécurité. Si vous êtes de ceux qui ont peur de prendre la route en hiver, voilà de quoi vous rassurer un tantinet !
NE PAS SOUS-ESTIMER LES RISQUES, C’EST LES RÉDUIRE…
Reste que le brouillard, le verglas, la neige, ne facilitent pas les conditions de circulation.
Pour se sentir en sécurité dans son véhicule, rien ne vaut l’anticipation. Le premier réflexe à adopter, c’est de bien vérifier sa voiture. Si les pneus neige ne sont pas obligatoires en France, ils restent vivement recommandés : ils augmentent l’adhérence à la route, même sans neige, et diminuent ainsi le risque de glissade.
Avant de prendre le volant, mieux vaut vérifier la pression de ses pneus et contrôler certains systèmes de sécurité du véhicule (système de freinage antiblocage, contrôle électronique de trajectoire, aide au freinage d’urgence et régulateur de vitesse) et le bon fonctionnement des éléments sensibles au froid (batterie, systèmes d’allumage et de chauffage, réservoir d’essence…).
Pour éviter toute mauvaise surprise si l’on est bloqué sur la route, on prévoit une couverture, des vêtements chauds, de l’eau et quelques biscuits secs pour patienter. Indispensables aussi, une raclette, du liquide lave-glace dans son coffre et des chaînes. Sans oublier un gilet “haute visibilité” et un triangle de signalisation, désormais obligatoires. Une fois sa voiture prête à affronter les conditions hivernales, on consulte les sites dédiés pour vérifier les conditions météo et l’état des routes avant de partir. Le fil Twitter vigilance de Météo France (@VigiMeteoFrance) permet d’avoir une information en temps réel. En cas d’annonce d’alertes météo, mieux vaut différer son départ. En cas d’alerte rouge, on reste bien au chaud.
VISIBILITÉ RÉDUITE À 50 M = VITESSE À 50 KM/H MÊME SUR AUTOROUTE
Par ailleurs, jusqu’au 15 mars, Bison Futé dédie un espace “Routes en hiver” sur son sitewww.bison-fute.gouv.fr et son application mobile. On y trouve les événements en temps réel impactant le trafic, l’état des routes et les risques de blocages. Sur la route, on se branche sur le 107.7 pour suivre en direct l’information trafic et l’on reste attentif aux panneaux lumineux et à messages variables qui délivrent des informations à l’instant T. La Sécurité Routière rappelle par ailleurs qu’en cas de visibilité réduite à 50 mètres, il faut augmenter les distances de sécurité, allumer ses feux de croisement et ses feux de brouillard avant et arrière, et réduire sa vitesse à 50 km/h, y compris sur autoroute. Les épisodes fréquents de brouillard en hiver sont ainsi à prendre particulièrement au sérieux : on ne dépasse pas et aux intersections on n’hésite pas à ouvrir nos fenêtres car si l’on voit moins bien, on peut entendre le danger !
En règle générale, il est recommandé l’hiver de lever le pied, de garder une bonne distance de sécurité, de ne pas avoir de gestes brusques. En cas de verglas, mieux vaut éviter les zones à risque type ponts ou zones humides… La visibilité étant réduite, les seniors, notamment, sont invités à faire contrôler leur vue pour se sentir davantage à l’aise au volant. Avec le temps, la sensibilité du champ visuel diminue et on constate une baisse de l’acuité visuelle particulièrement marquée la nuit. La sensibilité à l’éblouissement aux phares est elle aussi accrue avec le temps. Avec des jours raccourcis en hiver, on se ménage des temps de repos pour ses yeux. Et l’on n’hésite pas à consulter son médecin si cette sensibilité devient gênante.
Des cours de conduite peuvent aussi être un moyen de gagner en assurance et de connaître les bons réflexes à adopter. Chaque premier samedi du mois, l’Automobile Club Prévention de la Wantzenau propose des stages d’une journée pour apprendre à réagir en cas de situation anormale – par exemple l’apparition d’un obstacle – ou de routes glissantes. “La plupart du temps, les stagiaires échouent au premier test, constate Didier Kalms. Nous leur expliquons alors comment agir en cassant leurs préjugés et certitudes et en leur apprenant à anticiper.” Utiliser le frein moteur plutôt que le frein traditionnel, anticiper le danger en observant ce qu’il se passe avant le véhicule qui nous précède. Rouler plus doucement. Plus sereinement surtout. “En cas de glissade, si votre voiture décroche, il faut appuyer sur l’embrayage pour neutraliser le dérapage et rattraper la voiture avec son volant. C’est une technique scandinave qui a fait ses preuves”, confie Didier Kalms qui rappelle que l’anticipation reste le premier principe de précaution.
Pour aller plus loin
- www.bison-fute.gouv.fr
- www.ecologique-solidaire.gouv.fr/route-en-hiver
- www.securite-routiere.gouv.fr
- L’Automobile Club Association organise des formations théoriques en petit groupe pour vous aider à mieux vivre et comprendre la route :Ateliers de la mobilité.
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