Presque… car son tarif, 127 550 euros, a de quoi dissuader, voire faire tout simplement fuir et c’est bien normal. Il faut tout de même rappeler que depuis son lancement en 1984, les M5 sont de véritables fleurons sportifs pour la gamme BMW, bien au-dessus des M3. D’ailleurs, la première M3 (E30) est sortie en 1986. Le pari de la M5 était de prélever le moteur d’un coupé très sportif, la M1, et de l’implanter dans une berline routière et familiale, la Série 5 de l’époque. Depuis la 5e M5, le bavarois a réduit la cylindrée tout en augmentant la puissance. Aujourd’hui, il est même question de 600 ch. La nouveauté est qu’elle utilise désormais une transmission à 4 roues motrices. Forcément, de la part d’un constructeur qui depuis des décennies se distingue par son savoir-faire en voitures à propulsion, cela a de quoi inquiéter certains.
LOOK (PRESQUE) DISCRET
Quand on regarde les deux premières générations de BMW M5, on s’étonne presque de leur discrétion. Pour la nouvelle M5, on retrouve globalement la même ligne que la Série 5 “classique” mais en regardant dans le détail, les voies sont légèrement élargies, on remarque 4 sorties d’échappement, une face avant un peu plus agressive, sans oublier les rétroviseurs profilés, les ouïes d’aération et le toit carbone qui, au passage, fait gagner 21 kg par rapport à un toit normal.
Au final, cette nouvelle M5 est visuellement sportive, toujours élégante mais elle n’a strictement rien d’agressif. À bord, c’est un peu la même recette qui s’applique puisque la présentation reste la même que la Série 5 normale, sauf que dans l’ensemble, elle est beaucoup mieux équipée. Dans le détail, on remarque un pommeau de boîte de vitesses totalement inédit. Il permet de commander la boîte ZF à 8 rapports et intègre le système Drivelogic. Pour rappel, ce système permet de faire varier la loi de passage des rapports de la boîte du plus doux au plus violent. Cet intérieur bénéficie d’un assemblage et de matériaux de tout premier ordre, à l’image des sièges en cuir pleine fleur taillés comme des baquets et qui restent enveloppants et très confortables. À l’arrière, 3 personnes trouveront un volume très généreux pour les jambes, encore que celle du milieu sera toujours pénalisée par le tunnel de transmission. Enfin, le coffre détient un volume très spacieux avec 530 litres de contenance.
BIPOLAIRE
Sous le capot, on retrouve le même moteur V8 4.4 litres que dans la précédente génération de M5. A priori, pas de gros changements puisque sa puissance n’augmente finalement que de 40 ch pour en atteindre 600. Une puissance déjà atteinte par la précédente sur la série spéciale M5 “30 Jahre”. Ce qui change ici, c’est qu’elle emploie une transmission intégrale M-xDrive. A priori, les mauvaises langues vont tout de suite dire que c’est parce que le constructeur n’arrive pas à contenir une telle puissance sur les seules roues arrière.
C’est vrai, encore que ! BMW a conservé la possibilité d’opter pour un mode 100 % “propulsion” à condition de débrayer toutes les assistances électroniques à la conduite.
BILAN D’ANTHONY BELTOISE SUR CIRCUIT
Ce mode très sportif n’est vraiment exploitable que sur circuit. Cela tombe bien, le rendez-vous était pris sur celui de Nevers Magny-Cours avec un pilote, Anthony Beltoise. En laissant les 4 roues motrices et après avoir déconnecté toutes les aides à la conduite, Anthony est immédiatement surpris : “Dans la courbe d’Adélaïde, on peut sans problème accélérer à fond. On sent que le train arrière démarre un début de drift, mais les roues avant prennent très vite le relais pour tracter et redonner de l’équilibre à la voiture. Ce qui est bien sur cette M5 par rapport à une Audi RS6, c’est qu’elle reste très efficace et sûre, tout en étant très joueuse. C’est aussi le cas de l’Audi, sauf qu’elle n’est pas joueuse du tout.” En passant au mode 100 % propulsion, notre ami pilote en Championnat de France GT ne cache pas son enthousiasme : “Effectivement, en revenant aux 2 roues motrices traditionnelles, on a une berline encore plus joueuse, mais qui reste efficace dans les longues courbes. En fait, le seul petit défaut, c’est son poids global qui la distingue d’une vraie voiture de course.”
TRÈS CONFORTABLE
Et ce n’est pas seulement ça qui la différencie d’une voiture taillée pour la piste. En plus d’être efficace, cette BMW M5 se révèle extrêmement douce à utiliser au quotidien. Si jusqu’ici, une BMW M5 était généralement très ferme, cette version bénéficie d’un filtrage exceptionnel. Le mode Confort est même tellement efficace (il agit aussi bien sur la suspension, la boîte, le moteur et la direction) que l’on oublie tout simplement que notre berline peut aussi mettre 3.4 secondes pour être à 100 km/h. Côté consommation en revanche, comptez une moyenne de plus de 10 litres et un CO2 dépassant les 200 g/km. Il faut donc s’attendre à de nombreuses taxes mais, toutefois, le droit de rouler en cas de pic de pollution car elle est classée Crit’Air 1. Alors oui, son tarif est élitiste. Celui d’une Porsche 911 l’est aussi, sauf que notre M5 permet de voyager à 5 avec les bagages dans un véritable salon roulant…
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