Quadro est encore une marque peu connue. Elle représente surtout un nom : Luciano Marabese. Marabese Design est un bureau d’études qui, depuis plus de 30 ans, développe des solutions pour de nombreuses marques (Aprilla, BMW, Yamaha). Un jour, ils proposent à Piaggio un projet que le constructeur refuse tout d’abord : 7 ans de discussion après, le MP3 est né et connaît quasiment immédiatement le succès commercial retentissant. Mais Luciano Marabese parvient à parfaire son système avec une mécanique de fluide pour ses deux roues avant. Le but étant d’obtenir un système plus léger avec de l’huile qui passe dans un vérin permettant aux roues de se pencher. Principaux avantages, ce système est moins lourd pour la suspension et le train avant et il offre surtout une stabilité parfaite. Le Hydraulic Tilting System (HTC) est né. Alors que d’autres constructeurs lui proposent de racheter le HTC pour en équiper leurs scooters à 3 roues, Luciano alors âgé décide de créer sa propre entreprise : la Quadro est alors créée en Suisse.

UNE STABILITÉ NATURELLE

En 2012, le constructeur lance le Quadro 3D, un scooter doté de 3 roues. Hormis quelques défauts de jeunesse qui seront corrigés par la suite, ce scooter offre surtout une stabilité sans pareille dans le monde du 3 roues. Alors qu’un Piaggio MP3 utilise un système de verrouillage manuel grâce à un bouton dès que l’on arrive à un feu ou un stop pour bloquer les deux roues avant et permettre au scooter de tenir droit sans poser un pied au sol, un Quadro 3 tient tout seul debout. Il suffit pour cela de maintenir la poignée de freins avant.

DOUBLE SYSTÈME

Sur le Qooder (ex Quadro 4), le constructeur utilise deux systèmes HTC. Un pour les roues avant et un autre pour les roues arrière. Cela permet de prendre un angle de 45° ce qui est supérieur à ce que l’on peut faire avec un MP3. De l’extérieur, on retrouve quasiment la même partie à l’avant, mais les disques de freins sont plus gros et crantés afin de pouvoir servir également de freins de parking en cas de besoin. À l’arrière, les deux roues sont moins espacées ce qui ne crée pas de doute lorsque l’on veut se faufiler entre des voitures par exemple. Une fois installé et récupéré le casque dans la partie arrière de la large selle, il suffit de tourner la clé de contact et de démarrer à droite. Le nouveau bloc de 400 cc (350 cc sur le précédent modèle) offre de bonnes relances mais sa puissance n’est pas de trop face au poids du scooter lui-même (281 kg).

CONTREBRAQUAGE

Dès le départ, un motard sera un peu décontenancé par le comportement de l’engin. En fait, pour un motard pur et dur, le Qooder est presque trop stable, alors que pour un automobiliste, cette stabilité le rassure. Toutefois, elle l’empêche d’être aussi vif qu’un 2 roues. Du coup, pour mieux tourner ou prendre de l’angle, il vaut mieux “contrebraquer” ce qui permet d’obtenir plus d’efficacité. Au bout de quelques minutes, on prend très vite ses marques et la maniabilité de notre Qooder devient un jeu d’enfant, même pour un novice. À vitesse stabilisée, le moteur demeure assez silencieux et ne transmet que très peu de vibrations.

TRÈS CONFORTABLE

Ce qui surprend surtout, notamment par rapport à un Quadro 3 qui n’utilise le système HTC que sur les roues avant, le Qooder offre un niveau de confort assez exceptionnel. Les avenues pavées parisiennes qui habituellement vont martyriser le dos de votre passager arrière sont désormais beaucoup moins dérangeantes. Une bonne chose. Côté freinage, le répartiteur fonctionne à merveille et les gros disques offrent ce qu’il faut d’efficacité.

À l’arrivée, ce nouveau Quadro Qooder représente véritablement la solution idéale pour se faufiler en ville tout en ayant une appréhension sur les deux roues. En somme, c’est un vrai scooter taillé pour les conducteurs de voitures, mais avec lequel une formation de 7 heures reste obligatoire. Ça aussi c’est une bonne chose…