Les supercars font le plus souvent rêver même si les augmentations de taxes diverses et variées ne favorisent pas forcément ce qui, dès le départ, n’est pas très accessible. Toujours est-il que certains de ces supercars ont quelque chose de plus. Ferrari pour son passé en Formule 1, Porsche pour l’endurance, Lamborghini pour… ses tracteurs.

Plus sérieusement, une marque se détache forcément du reste. Elle est britannique et équipe depuis 1964 l’espion le plus célèbre du monde. Aston Martin, c’est quel que soit le modèle, la grande classe assurée. En tout cas, pour avoir testé d’autres marques tout aussi élitistes en France, il n’y a guère qu’en Aston Martin ou McLaren, qu’on ne vous regardera pas d’un mauvais œil. Bref, une

Aston Martin attire presque la sympathie auprès des passants. Il faut dire que ce qui caractérise ces voitures, c’est l’absence de faute de goût et l’élégance absolue.

FIDÈLE

La DB11 Volante ne faillit pas à cette règle. Très élancée comme sa devancière la DB9, la DB11 s’est affinée et, en regardant du dessus, elle s’est presque fait une taille de guêpe en creusant ses flancs et en galbant ses ailes. Elle semble toutefois s’allonger avec un capot plus imposant. Les ouïes latérales démarrent au niveau des passages de roues, la partie arrière présente une finesse hors du commun et un regard très effilé, sans oublier la grille de calandre dont la forme globale caractérise presque tous les modèles Aston Martin depuis le DB2 de 1950. Alors, c’est certain, de nombreux habitués de la marque vous diront qu’ils n’aiment pas le style des nouvelles Aston Martin. Au début, c’était notre cas car il faut le reconnaître, ce nouveau style envoie valser très loin le coup de crayon de Ian Callum (Ex Vanquish, Vantage, DB9, etc.). Mais il fallait que la firme de Gaydon se renouvelle aussi bien sur la question du design que pour tout le reste d’ailleurs !

LA PLUS LUXUEUSE

On peut aller chercher chez Bentley ou chez Rolls pour obtenir plus de luxe, c’est indéniable. Sauf qu’on 4,75 mètres de longueur, notre DB11 Volante fait presque office de danseuse étoile. À son bord, on change également totalement de coup de crayon pour une ambiance plus haut de gamme et surtout plus en phase avec ce que l’on cherche aujourd’hui dans une voiture. Aston Martin a conclu un accord avec Mercedes pour ses moteurs, mais à la vue de l’intérieur, pas seulement ! Commandes de clignotants et d’essuie-glace, écran et interface graphique du système d’info-divertissement ou encore commandes et molette de sélection viennent également de chez Mercedes. Rien de bien dérangeant puisque ce sont de bons éléments.

La particularité surtout, c’est qu’il n’y a aucun élément à bord qui ne soit pas en cuir pleine fleur ou en bois noble. Même l’arrière des sièges avant est pratiquement intégralement recouvert de bois. À l’arrière, on trouve deux places également, mais elles restent symboliques et permettront surtout de vous dépanner sur de courtes distances. D’ailleurs, pour avoir fait le test du sac de golf (les constructeurs de GT et supercars aiment bien utiliser ce critère de mesure), il s’intégrera plus facilement aux places arrière que dans le coffre qui, cabriolet oblige, limite sa contenance à 220 litres.

UN MOTEUR AMG

En retournant à l’avant, l’ouverture de l’immense capot laisse place à un V8 4,0 litres biturbo. Ce moteur n’est autre que celui que l’on trouve dans de nombreuses Mercedes (l’AMG GT par exemple). Depuis son accord avec Mercedes, Aston Martin utilise désormais le V8 et le V12 de chez AMG pour équiper ses voitures. Notre DB11 Volante n’est toutefois disponible qu’en V8. Personne ne devrait s’en plaindre car avec une puissance de 510 ch, il offre suffisamment de sensations. Mais parlons d’abord de la capote en toile. Elle peut disparaître en 16 secondes tout en roulant jusqu’à 50 km/h. Rien d’anormal, sauf qu’elle offre 8 couches permettant une meilleure isolation thermique et acoustique. On préférera toutefois décapoter afin de mieux savourer la sonorité du V8. Car les motoristes de chez Aston Martin ont tout de même pris soin de travailler sur la sonorité du bloc. Au volant, le conducteur peut modifier la fermeté de la suspension et opter pour 3 modes de conduite allant du plus confortable au plus sportif. De quoi agir sur la gestion moteur, l’échappement et la boîte automatique à 8 rapports. En optant pour le mode Sport +, on peut immédiatement apprécier le son très caverneux du V8. Notre cabriolet bondit à 100 km/h en 4,1 secondes seulement. Une GT qui revendique de la sportivité de l’extérieur, mais avec plus d’1,8 tonnes sur la balance, notre DB11 Volante ne peut prétendre jouer les athlètes dans les épingles.

Nul besoin d’écraser la pédale pour sentir le train arrière se dérober. Pas de quoi rendre la conduite de cette Aston Martin inquiétante pour autant car elle demeure très équilibrée et se remet très facilement dans le droit chemin. À vrai dire, la suspension, même en mode Sport +, demeure très souple. De quoi favoriser fortement le niveau de confort. Notre DB11 est d’ailleurs la plus confortable de toutes les GT ou supercars de la planète. Seul bémol, les plus sportifs préféreront sans doute ses compatriotes de chez McLaren (qui n’offrent que 2 places pour le même tarif). En attendant, si un roulage sur piste représente un intérêt assez limité, les petites routes et même les parcours urbains constituent un vrai plaisir à bord de cette GT découvrable. Un plaisir auquel on s’habitue trop vite en fait. Et puis il y a le moment où on ramène cette DB11 Volante au siège d’Aston Martin, où on explique qu’on l’a adoré, où on vous donne son tarif (200 000 euros) et où soudain on tombe sur une DB5 grise, sublime et en parfait état, sauf que là, c’est presque 1 million d’euros. Alors quitte à se prendre pour James Bond, autant ne dépenser que 200 000 euros…